Les déchets inertes en Île-de-France

Données 2020

06 septembre 2023ContactBlandine Barrault

Les inertes, 1er flux de déchets : 25,7 millions de tonnes gérées en 2020

L'ORDIF met en ligne les dernières données sur les déchets inertes.

Les chantiers de bâtiments et travaux publics sont les principaux producteurs de déchets en Île-de-France. Ils génèrent notamment près de 26 millions de tonnes de déchets dits « inertes ». Il s’agit à 69% de terres excavées (17,7 millions de tonnes), mais aussi de bétons, d’enrobés ou autres gravats. Ils sont réceptionnés sur les quelques 595 installations franciliennes en 2020 pouvant les accueillir.

L’ensemble des tonnages augmente ces dernières années en raison des grands travaux que connaît la région. Ils font l’objet d’une valorisation matière à 67%, par recyclage ou remblaiement, en tenant compte des tonnages envoyés en carrières hors Île-de-France (2,7 millions de tonnes minimum).

Qu’est-ce que des déchets inertes ?

Des « déchets qui ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique importante. Les déchets inertes ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune autre réaction physique ou chimique, ne sont pas biodégradables et ne détériorent pas d'autres matières avec lesquelles ils entrent en contact, d'une manière susceptible d'entraîner une pollution de l'environnement ou de nuire à la santé humaine ». (définition issue de la Directive n°1999/31/CE du 26/04/99 concernant la mise en décharge des déchets)

L'observation des déchets inertes présentée dans la présente notice relève d'une approche exutoires : les tonnages pris en compte sont ceux identifiés dans les installations de traitement d’Île-de-France au titre de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement. Ne sont ainsi pas pris en compte les déchets inertes produits (généralement des terres) :

  • faisant l'objet de réutilisation directement sur les chantiers
  • utilisés dans le cadre d'opérations d'aménagement
  • utilisés dans le cadre d'opérations de réhaussement de terrains agricoles
  • envoyés directement vers des installations hors Île-de-France sans passer au préalable par des installations franciliennes enquêtées


NATURE DES DÉCHETS INERTES

69% sont des terres, soit 17,7 millions de tonnes dont 601 000 t sont identifiées comme provenant du traitement/dépollution de terres non dangereuses.


INSTALLATIONS FRANCILIENNES DE TRAITEMENT RECEVANT DES DÉCHETS INERTES EN 2020

Les principaux exutoires, en Île-de-France, des déchets inertes, sont les ISDI (Installations de Stockage de Déchets Inertes) et les carrières autorisées en remblaiement par des déchets inertes. À eux seuls, ils représentent 61% des flux reçus, avec près de 15,7 millions de tonnes, principalement de terres.

Le concassage, dédié aux déchets de béton, représente 20% du traitement des déchets inertes en Île-de-France. Les ISDND accueillent des déchets inertes utilisés pour l’aménagement des sites (pistes d’accès, couvertures de casiers…). Les agrégats d’enrobés sont repris uniquement sur les centrales d’enrobage, pour réintégration dans le procédé de fabrication de nouveaux enrobés (environ 20%). En 2020, l’Île-de-France compte une seule installation fixe de recyclage de boues de béton.


Carte dynamique des installations de collecte et traitement
 

REMBLAIEMENT DE CARRIÈRES

Les carrières de production de granulats peuvent être, en fin d’exploitation, réaménagées par remblaiement en matériaux extérieurs. En sus des matériaux initialement présents sur site, elles peuvent avoir recours à des déchets inertes pour effectuer leur remblaiement, considéré comme de la valorisation matière au sens de la directive européenne Déchets.​

Cet exutoire est l’un des principaux pour les déchets inertes, notamment les terres.​

En 2020, ont ainsi été valorisées 7,44 millions de tonnes, à 98% des terres d’après les déclarations des exploitants.


ENFOUISSEMENT EN ISDI

Les Installations de Stockage de Déchets Inertes sont des sites dédiés à la réception de déchets inertes pour enfouissement.​ Leurs capacités d’accueil de grands volumes sur des courts termes comme le nécessitent les grands chantiers franciliens, en font le mode de traitement principal des inertes en Île-de-France.​ En 2020, la région comptait 16 ISDI, ayant réceptionné ​8 213 000 tonnes de déchets inertes (composés, à dire d’expert, de 85 % de terres et ​15 % d’inertes en mélange). Le PRPGD définit le besoin en capacité d’ISDI à 6,4 millions de tonnes pour la période 2020-2026 et à 1,3 millions de tonnes pour la période 2026-2031.

 

EXPORTS HORS ÎLE-DE-FRANCE

Comme pour ses déchets non dangereux, l’Île-de-France a recours à des exutoires en dehors de ses frontières pour ses déchets inertes.

D’après les données communiquées par les centres franciliens enquêtés (notamment les centres de traitement de terres polluées et les centres de tri/transit précédemment présentés), nous avons pu identifier 2 734 775 tonnes de déchets renvoyés, après traitement ou transit en Île-de-France, vers des installations ou chantiers hors Île-de-France, soit 11% des flux identifiés en 2020 (ces chiffres sont des minimas, car ne comprennent pas les flux exportés directement, sans passage préalable par un centre francilien. À titre d’information, en 2018, près de 4 000 000 de tonnes avaient été exportées).

81% sont orientés vers des carrières, 13%vers des ISDI (Installations de Stockage de Déchets Inertes) et dans de moindres mesures, en aménagements, ISDND et traitement biologique.
 

TAUX DE VALORISATION DES DÉCHETS INERTES EN 2020 EN ÎLE-DE-FRANCE

Les déchets inertes franciliens ont été valorisés à hauteur de 67% au cours de l’année 2020, dans des installations franciliennes ou limitrophes (les exports étant des minimas, le taux est donc vraisemblablement plus élevé).

Ce taux de valorisation monte même à 83% en ne considérant que les tonnages de déchets hors terres. Il est de 60% pour les déblais (terres) inertes.


NOTICE DÉCHETS INERTES

Cette notice fait partie d’une trilogie selon la nature des déchets (inertes, non dangereux, dangereux). Elle est rédigée grâce au suivi des installations de traitement.

Les données 2020 sont présentées sous la forme d'un diaporama synthétique. Vous y retrouverez les chiffres clés, la présentation des tonnages par procédés (en passant par le pré-traitement / transit, le recyclage, les autres valorisations et enfin l’élimination), les données relatives aux exports et les taux de valorisation.

Depuis 2006, l’ORDIF, département Déchets de L’Institut Paris Region, observe tous les deux ans, les installations franciliennes accueillant des déchets, aujourd'hui sur plus de 710 sites. L'enquête sur les données 2020 est arrivée à son terme et les restitutions sont publiées au fur et à mesure courant 2022-2023. Ces données permettent de calculer des indicateurs de suivi du plan de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) de la Région Île-de-France, et d'alimenter la base nationale SINOE de l'ADEME.

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