Déchets d’équipements électriques & électroniques : près de la moitié des déchets d’appareils captés

La filière des déchets d’équipement électrique et électronique (DEEE) a permis de collecter 86 196 tonnes en Île-de-France.

Les quantités collectées sont en croissance forte et continue depuis 2015. L'intégration des filières métaux traditionnelles dans le dispositif REP a en effet permis de doubler l'identification de gros et petits équipements.  

La distribution permet le tri de 27% des appareils captés et le service public 23%. Ce dernier est cependant par ailleurs le réceptacle d’une quantité supérieur de DEEE non triés échouant dans la poubelle résiduelle.

Malgré la croissance du captage, l'Île-de-France n'atteint pas la moitié de l'objectif règlementaire de capter un tonnage de DEEE correspondant à 65% d'appareils mis sur le marché (objectif estimé à environ 180 000 tonnes).

La filière dite de “Responsabilité élargie des producteurs” (REP) est prise en charge par les éco-organismes, agréés pour la période 2021-2027, Ecosystem, Ecologic, Srelec (cartouches d’encre) et Soren (panneaux photovoltaïques), représentant des metteurs sur le marché. 

Les données transmises par ces organismes sont incomplètes sur le traitement de ces déchets. Dans le cadre national, le taux de recyclage oscille suivant les types d’appareils entre 50 et 82%. La valorisation énergétique représente entre 6 et 11% selon les équipements.

Le bilan francilien de la REP DEEE est présenté sous la forme d'un diaporama synthétique. Vous y retrouverez les chiffres clés, le tableau descriptif de chaque flux, les évolutions des ratios et tonnages depuis les premières collectes renseignées, la situation vis-à-vis des objectifs règlementaires.

L’Observatoire régional des déchets d’Île-de-France (ORDIF), département déchets de L’Institut Paris Region, suit annuellement la gestion des déchets gérés dans le cadre des filières de responsabilité élargie du producteur depuis plus de 10 ans. Les données recueillies permettent de calculer des indicateurs de suivi de la planification de la Région Île-de-France (dernier plan adopté : plan de prévention et de gestion des déchets en 2019 - PRPGD). Les données sont collectées et exploitées dans le cadre d’une expertise collaborative associant l’ensemble des acteurs du secteur francilien des déchets. 

L'ORDIF remercie les éco-organismes, les collectivités et les autres acteurs pour leur participation essentielle à cette observation partenariale. 
 

Les équipements électriques et électroniques (EEE) sont les équipements fonctionnant grâce à des courants électriques ou à des champs électromagnétiques et les équipements de production, de transfert et de mesure de ces courants et champs, conçus pour être utilisés à une tension ne dépassant pas 1 000 volts en courant alternatif et 1 500 volts en courant continu » (Art. R543-172 du Code de l'Environnement). 

Les équipements électroniques usagés sont une ressource en métaux (60% de leur masse), surtout des aciers qui représentent la moitié de leur poids (carcasses des GEM F et GEM HF, ...), des métaux non-ferreux (câbles cuivre, pièces en aluminium, ...) ainsi que des métaux rares (or, platine, tantale, ...). Ainsi les cartes de circuits imprimés contiennent à la tonne 800 g d'argent, 150 g d'or et 50 g de palladium mais peuvent aussi être particulièrement toxiques (condensateurs aux PCB). Près de 1/5 en masse des équipements sont des plastiques (19%), soit un gisement de 50 000 t pour le gisement de DEEE francilien estimé (270 000 t environ). Sur ces plastiques, une partie (2,5% des DEEE en traitement, soit 6 750 t) sont des plastiques contenant des retardateurs de flammes bromés, déchets dangereux qui ne peuvent rejoindre le recyclage actuellement. 10% des DEEE sont des éléments dangereux séparés au tri/démantèlement et qui rejoignent des filières de traitement spécifiques (toner, lampes, accumulateurs, tubes cathodiques, ...).  

L'intégration des filières métaux traditionnelles dans le dispositif REP à partir de 2015 a permis de doubler l'identification de gros et petits équipements. Les autres flux sont restés relativement stables. Le tarissement des écrans à tube cathodique, plus lourds, impacte le tonnage de ce flux. 

La mise sur le marché des Gros électroménager Froid en France (catégorie 1, 327 427 tonnes) détermine l’objectif de collecte des déchets qui en sont issus (65%) soit 3,16 kg par habitant et par an. En France la collecte s’élève à 1,8 kg/hab/an, le double de l’Île-de-France qui atteint 0,9 kg/hab/an avec 11 533 tonnes captées par ce flux (19% de la mise en marché théorique). Ce flux représente 17% des DEEE ménagers franciliens captés et a été collecté principalement par la grande distribution (49%) et par les collectivités (29%). Si on se fie aux performances nationales, ce flux serait orienté vers les filières de recyclages à 78%. 

La mise sur le marché en France des écrans, moniteurs et équipements comprenant des écrans d'une surface supérieure à 100 cm2 (catégorie 2, 89 382 tonnes) détermine l’objectif de collecte des déchets qui en sont issus (65%) soit 0,8 kg par habitant et par an. En France la collecte s’élève à 0,7 kg/hab/an, le double de l’Île-de-France qui atteint 0,3 kg/hab/an avec 3 893 tonnes captées par ce flux (24% de la mise en marché théorique). Ce flux a été collecté principalement par les collectivités (45%) et par les acteurs du recyclage (35%). Selon les données nationales, ce flux serait orienté vers les filières de recyclages à 50% et en décharge à 38%. 

La mise sur le marché des lampes en France (catégorie 3, 9 291 tonnes) détermine l’objectif de collecte des déchets qui en sont issus (65%) soit 0,08 kg par habitant et par an. En France la collecte s’élève à 0,06 kg/hab/an et l’Île-de-France atteint 0,05 kg/hab/an avec 713 tonnes captées par ce flux (42% de la mise en marché théorique). Ce flux a été collecté principalement par les professionnels des déchets (50%) et la distribution (40%). En France, flux des lampes est orienté vers les filières de recyclages à 86%. 

La mise sur le marché des gros électroménager hors froid en France (709 918 tonnes) détermine l’objectif de collecte des déchets qui en sont issus (65%) soit 6,8 kg par habitant et par an. En France la collecte s’élève à 5,0 kg/hab/an, un tiers de plus que l’Île-de-France qui atteint 3,5 kg/hab/an avec 43 712 tonnes captées par ce flux (34% de la mise en marché théorique). Ce flux a été collecté principalement par les professionnels des déchets (51%) et la distribution (35%). Les données de traitement des DEEE franciliens n’ont pas été communiquées par les éco-organismes. Ce flux serait orienté vers les filières de recyclages à 79% et en décharge à 11% en se basant sur les données nationales. 

Le flux appelé PAM pour “Petits appareils en mélange" regroupe les catégories 5 (petits équipements) et 6 (petits équipements informatiques et de télécommunication). La mise sur le marché de ces appareils en France (552 581 tonnes) détermine l’objectif de collecte des déchets qui en sont issus (65%) soit 5,3 kg par habitant et par an. En France la collecte s’élève à 3,5 kg/hab/an, supérieur à celui de l’Île-de-France qui atteint 2,1 kg/hab/an avec 26 334 tonnes captées par ce flux (26% de la mise en marché théorique). Ce flux a été collecté principalement par les professionnels des déchets (52%) et les collectivités (33%). Les PAM sont orientés en France vers les filières de recyclages à 72% et en décharge à 16%.