5,8 millions de tonnes collectées : un record pour les déchets ménagers en Île-de-France

L’Observatoire régional des déchets d’Île-de-France (ORDIF), département déchets de L’Institut Paris Region, suit annuellement la gestion des déchets ménagers et assimilés de la région francilienne dans un cadre partenarial depuis près de 25 ans. Les données recueillies permettent de calculer des indicateurs de suivi de la planification de la Région Île-de-France. Dernier plan adopté en 2019 - PRPGD (Plan Régional de Prévention et Gestion des Déchets). Elles permettent également d'alimenter la base nationale SINOE de l'ADEME et aux acteurs de se situer dans le paysage régional.  

Les tonnages 

Le tonnage total des DMA (Déchets Ménagers et Assimilés) en 2021 est le plus élevé jamais enregistré depuis le début de l'observation en 2000. Cependant, le pic de production des DMA s'avère périodique. Nous observions des pics de production en 2002 en 2007 et en 2011. Avec le record de 2021, nous constatons un écart de près de 170 000 tonnes depuis le dernier record en 2011.

Les ratios 

Avec 476 kg de déchets par habitants en 2021 (y compris les déchets produits par les petits professionnels), la région connaît un fort rebond (+20kg) après l’année 2020 marquée par le covid et un recul de la production de déchets ménagers et assimilés. Le ratio dépasse même celui de 2019 (+14 kg).

Le ratio de DMA a baissé de 30 kg par habitant et par an par rapport 2000 il est cependant sur une tendance haussière depuis 2015.

Après une baisse continue entre 2000 et 2015, années où il atteint 454 kg par habitant, le ratio augmente tendanciellement si on excepte l’année 2020 (crise covid).

La collecte sélective confirme sa tendance à la hausse depuis quatre ans (62 kg par habitant) mais reste très en deçà de la moyenne nationale (82 kg/hab./an), les deux tiers des déchets recyclables restant non triés dans le flux résiduel voué essentiellement à l’incinération. Le flux des recyclables hors verre (cartons, papier…) progresse de 9%. Le refus de tri (hors verre) reste stable à un niveau élevé (26,8%).

Le résiduel 

Le ratio du flux des ordures ménagères résiduelles (OMR) baisse fortement depuis 2000. En prenant en compte, à partir de 2010, l’évolution des déchets occasionnels en mélange (tout-venant des déchèteries et encombrants non triés) et des destinations finales après tri, le ratio résiduel net, total atteint 346 kg/hab./an.

La moyenne sur les cinq dernières années reste cependant à 335 kg/hab./an contre 447 kg/hab./an sur la période 2010-2015, ce qui montre une dynamique favorable à l'économie circulaire : le résiduel net par habitant après les opérations de prévention, réemploi et recyclage a baissé de 12 kg/hab./an en moyenne entre les deux périodes.

L’ensemble de ces flux résiduels dépasse les 4 millions de tonnes en 2021.

Les objectifs de réduction du PRPGD 

Le Code de l’Environnement (L. 541-1 I 1er) prévoit une réduction de 15 % en 2030 par rapport au ratio de DMA en 2010 (475 kg/hab.), soit un objectif de 404 kg/hab. Le plan régional (PRPGD) fixe l’objectif de 428 kg/hab./an en 2025.

La tendance de baisse observée entre 2000 et 2015 s'orientait plutôt vers les objectifs réglementaires. Entre 2016 et 2019, le ratio DMA a augmenté de 5kg/hab. Malgré le creux de l’année 2020, le ratio de 2021, 476kg/hab., remonte au niveau de 2011.

Le taux de recyclage 

La directive cadre européenne de novembre 2008 modifiée (art. 11) et le Code de l’environnement (article L. 541-1 I 4e bis) prévoient un taux de recyclage en augmentation moyenne d’un point par an pour atteindre 65 % en 2035 (destinations finales hors déchets de chantiers).

En 2021, le taux de recyclage francilien des DMA atteint son niveau record depuis l'an 2000 soit 25,3%. Si l'objectif réglementaire des 65% en 2035 est loin d'être atteint, la tendance de ces dernières années est à la hausse.

Le refus de tri des cartons, papiers et autres emballages 

Le refus de tri des papiers, cartons et autres emballages en 2021 est de 26,8%. Il a progressé de 0,3 point par rapport à 2020. Malgré le développement des consignes de tri plastiques, ce taux évolue peu mais reste élevé.

En 2021, 137 690 tonnes de refus ont été envoyées vers les usines d’incinération à 96%, et dans les unités d’enfouissement (3%).

Les déchèteries 

Entre 2005 et 2019, le tonnage des déchets apportés en déchèterie a augmenté de 64% soit 372 000 tonnes de plus en moins de 15 ans.  En 2020, cette tendance à la hausse connaît une forme de recul en raison de la fermeture des déchèteries lors du premier confinement provoquée par la crise sanitaire. En 2021, la collecte en déchèterie repart à la hausse et atteint un nouveau record en dépassant la barre symbolique du million de tonnes collectées.

L’enquête sur les données 2022 a été lancée en avril auprès de collectivités franciliennes en charge de la collecte des déchets ménagers et/ou ayant la maîtrise d’ouvrage de déchèteries publiques.

L'ORDIF remercie les collectivités pour leur participation essentielle à cette observation collaborative !